Touchant souvent les enfants, la scoliose est difficile à diagnostiquer. Focus sur cette déviation de la colonne et comment la soigner.
S’il existe une pathologie délicate à détecter, c’est bien la scoliose. Outre les visites médicales scolaires des enfants qui aident à mettre en évidence la scoliose, une fois adulte, le diagnostic est plus difficile à établir.
Définition de la scoliose
La scoliose est une déviation latérale de la colonne vertébrale provoquée par une rotation des vertèbres.
Les causes responsables de la scoliose
Des études poussées sont en cours pour déterminer quelles peuvent être les raisons qui provoquent cette pathologie. Il n’y a pas encore de certitudes, cependant certains éléments ont été mis en avant, notamment chez l’adolescent. Il est fort possible, en effet, que la scoliose ait une relation avec un déséquilibre hormonal, une croissance asymétrique et un déséquilibre musculaire.
De surcroît, on peut penser à un lien génétique, car beaucoup de jeunes souffrant de scoliose ont des parents ou des membres de la famille subissant eux-mêmes une scoliose.
Les symptômes de cette déviation
La pathologie est en général asymptomatique. Il est donc indispensable de faire contrôler la colonne vertébrale d’un enfant une fois par an. Si, une fois adulte, vous avez des doutes, il est tout à fait possible de faire voir votre rachis à votre médecin traitant.
Pour les adultes comme pour les enfants, la première façon d’établir qu’une scoliose existe lors d’une consultation, c’est de vous pencher en avant. Ainsi, le médecin va vérifier s’il y a une dissymétrie costale ou une gibbosité. La gibbosité est une bosse qui apparaît à côté des vertèbres. Quand elle se situe en haut de la colonne, on parle de scoliose thoracique et quand la gibbosité survient en bas de la colonne, on parle de scoliose lombaire ou d’hyperlordose lombaire.
Quels examens complémentaires faut-il faire ?
Lorsque la consultation clinique révèle une asymétrie de la colonne vertébrale, le médecin va demander une radiographie de toute la colonne ou full spine. Cette radiographie est faite debout, de face et de profil. Elle permet de voir la cyphose ou déformation convexe du dos ainsi que la rotation des vertèbres.
En outre, le full spine sert à déterminer l’angle de Cobb pour connaître la gravité de la scoliose. L’angle de Cobb se calcule en mesurant l’angle formé par les vertèbres supérieures et inférieures de la scoliose.
On commence à évoquer la scoliose quand l’angle de Cobb est à 10°.
Chez un enfant, on considère que la scoliose est évolutive quand l’angle de Cobb est au minimum de 15° et qu’il s’accentue de 5° après 4 ou 6 mois.
En ce qui concerne les adultes, on parle de scoliose évolutive quand l’angle de Cobb est supérieur à 30°.
D’autres examens peuvent être demandés selon l’importance de la scoliose : scanner, IRM, ou épreuves fonctionnelles respiratoires si le praticien pense qu’elle peut altérer la capacité respiratoire.
Qui consulter en cas de scoliose ?
Une fois que le diagnostic est posé, vous pouvez vous orienter vers un rhumatologue ou un médecin orthopédique.
Quels sont les traitements possibles ?
Dans le cas d’une scoliose avec un angle de Cobb de 30° ou plus, un corset est souvent préconisé. Il doit être porté au moins 18 heures par jour pour être efficace. Il est fabriqué sur mesure. Lorsque l’angle de Cobb est supérieur à 50°, une correction-fusion nécessitant une chirurgie isolée du dos ou par le côté ou par les deux est alors pratiquée. Si quelques douleurs surviennent, votre médecin vous prescrira des antalgiques.
La kinésithérapie est requise pour les scolioses non évolutives et qui ne sont pas trop graves. Les objectifs de la kinésithérapie sont les suivants :
- conserver une mobilité de la colonne ;
- entretenir les capacités respiratoires ;
- renforcer les muscles du dos et les abdominaux ;
- travailler sur la tenue de la colonne.
Enfin, pratiquer du sport est aussi un bon moyen de vivre avec cette pathologie. La natation est l’activité physique la plus souhaitable. Les trois nages conseillées sont la brasse, le crawl et le dos crawlé. Pour conclure, si vous avez des enfants, il est capital de les faire suivre régulièrement par un médecin de famille ou par un médecin scolaire pour détecter le plus rapidement possible un début de scoliose. Si vous-même en tant qu’adulte, vous n’avez pas bénéficié d’un tel suivi, il n’est pas trop tard. Demandez à votre praticien généraliste une vérification de votre colonne vertébrale.